30 octobre 2006

Le carton est parti


Il est parti. Il rentre chez lui.
S., le livre, est fini.

Il manque des points techniques, revoir la police des premières pages, corriger les éventuelles coquilles. Mais c’est fini.

Les deux dernières pages ont été dessinées dans un état que j’aurais sûrement dû filmer à des fins scientifiques pour montrer dans quel état peut se mettre un dessinateur qui travaille sur des thèmes délicats.

Maintenant, j’en ris presque quand j’y repense, mais cette matinée, je ne l’oublierai jamais.
Mais après, au supermarché, en faisant des courses, je me suis surpris en train de siffloter, et j’étais moins voûté.

Je ne dis rien de plus du livre ou de l’histoire.
Mon travail se termine à la dernière page.
Ensuite, je crois, il y aura des interviews et des occasions d’en reparler.
Pour l’heure, il y a les lecteurs.





















Il sera disponible chez vos libraires à partir du 16 novembre.
Tout en couleurs, il s'agit du premier livre de la nouvelle collection "Moby Duck" de Coconino-Vertige.

27 octobre 2006

Les choses que je ne ferai pas

Parmi les choses que je NE FERAI PAS (autant être clair tout de suite, car plusieurs personnes me l’ont demandé) se trouvent les histoires de pirates.

Je suis en train de lire beaucoup de livres sur la piraterie, certains sont très beaux.
Le thème me fascine, mais pas assez pour faire une histoire dessus. Pas maintenant du moins.
En plus, on me dit, et c’est comme ça que je l’ai su car j’habite dans un endroit un peu isolé, que le monde du fuckin’ entertainment est PLEIN de pirates. Des films, des BD, des jeux électroniques. Bien, c’est une chanson qui me paraît déjà bien entendue. Ce n’est pas la peine que j’y ajoute d’autres notes, quelques différentes que les miennes puissent être.
Pas d’histoires de pirates donc. Pas maintenant du moins.

C’est vrai, c’est vrai que j’en ai dessinés des pirates. Dernièrement encore. Ce sont ceux que vous voyez au cours de ce texte. Ce sont sûrement les derniers.
Il y avait, en vérité, des choses intéressantes dans la thématique des pirates. Intéressantes pour moi, je veux dire.
La première, celle qui m’a le plus attiré, jusque récemment, est la question du projet de vie.
Au moment du choix (quand il s’agissait de choix, du moins) d’entreprendre une vie de pirate, ces hommes savaient qu’ils ne pourraient pas s’attendre à vivre plus de trois ans avant d’être tués, au combat, par la maladie ou sur la potence. Trois ans de liberté qui devaient leur sembler, de toute façon, un bon argument à opposer au cauchemar d’embarquer sur un navire de la marine militaire, en tant qu’esclaves en somme.

L’autre aspect est la destruction des corps. La majorité des pirates avait un œil en moins, une oreille, une bonne partie des doigts. Leurs dents étaient un trésor inconnu. Cette dévastation, comparée au désir de perfection standard actuel, ça me plaît beaucoup.
Rien à foutre des oreilles. Un œil me suffit. Vous pouvez même me balafrer.
Ça, ça me plaît. Je suis malade, probablement.

Disons que si un jour je devais ravaler mes propos sur la question de NE PAS FAIRE une histoire de pirates, je me consacrerais à approfondir ces trois aspects : la mort comme option possible, la liberté même au prix de la déshumanisation, la dévastation des chairs.

Je crois que si par hasard je ne maintenais pas l’engagement que je prends, je me retrouverais à raconter et à dessiner une histoire extrêmement dure.
Mais je ne le ferai pas.
Semble-t-il.

25 octobre 2006

J’ai dessiné









J’ai dessiné
Il ne manque plus que 18 pages avant la fin de S.
En somme, j’en suis vers la fin.
Grande fatigue.

Ma traductrice française, Hélène Remaud, a lu les 76 premières pages et m’a écrit une très belle lettre, qui m’a donné beaucoup de force.
Tout en avançant, dans cette histoire, j’ai fait sauter un bon paquet des convictions et des règles que je m’étais données concernant la narration. Mais j’en reparlerai encore, une fois l’histoire finie, le livre imprimé.

Hier, j’ai fait lire l’histoire à ma sœur.
Je devais voir ce que ça faisait aux autres membres de ma famille.
Je devais voir à quel point ce livre était douloureux et si j’avais trop menti, si je m’étais fait le héros au-delà de ce qui est permis.

J’ai raté des travaux. Des livraisons.
J’ai tout mon courrier qui traîne. Je m’efforce d’expliquer à ceux qui me téléphonent à quel point je suis fatigué, mais il semblerait que ce soit difficile à comprendre : “Ça fait 5 ans que je ne pars pas en vacances”, je dis.
Et les autres, au téléphone, me répondent : “Oui, d’accord. On a compris”. Mais en réalité ils viennent juste de rentrer de vacances et en fait ils n’ont pas compris.

Ces derniers jours, j’ai écrit des textes pour la nouvelle version italienne de Notes pour une histoire de guerre qui sortira sous peu en librairie.
J’avais écrit trois récits à ajouter au cours du livre. Je les avais envoyés à la maison d’édition et ils avaient plu.
Aujourd’hui je les ai jetés : je me suis aperçu que j’avais “écrit des récits”. Et cela m’a ôté ma tranquillité.
Aujourd’hui j’ai terminé un nouveau texte, qui les remplacera et dont je n’aurais pas à avoir honte dans l’avenir. Grâce à ce texte, j’ai reçu mon deuxième beau message aujourd’hui.
De l’éditeur qui s’occupe de la réédition, et qui a voulu me dire à quel point il était content du nouveau texte. Moi aussi je l’étais.

Ensuite, toujours Notes… Le livre est en compétition pour le prix du meilleur livre étranger au festival de la BD hollandais. Le Local est même allé en Corée, le New Yorker m’a consacré un article et plein d’autres bonnes choses sur mon travail.

Quand hier sont venues me voir ma sœur, sa fille et une de mes amies, à leur question “raconte-nous quelque chose, qu’est-ce que tu as fait cet été ?” je n’avais aucune réponse.
J’ai dessiné, je leur ai dit. Et puis je suis resté un peu silencieux et presque triste.
J’ai dessiné. Et j’ai tourné deux courts-métrages plus couillons que d’habitude.

23 octobre 2006

Dieu et Dan


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L’intégralité des histoires verticales est désormais disponible ici

20 octobre 2006

Thompson

Je ne fais qu’un avec ma table à dessin. J’ai des crises de mal de dos comme un petit vieux et pourtant je suis très content.

Je dessine sans arrêt, je tiens le rythme et même, je m’amuse. Comme dans ce cas où la passion du gamin que j’étais ressort dans ce dessin d’une scène de mitraillette.

C’est une image de la planche 63. Bref, j’ai fait le plus gros, j’en vois la fin.

18 octobre 2006

SMS


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17 octobre 2006

Les aventuriers du dimanche

Le quotidien “La Repubblica” s’est intéressé à 4 célèbres aventuriers : des capitaines de peu connus en quête d’aventure. Des héros de campagnes peu contées.

Pour chacun d’eux, j’ai fait un dessin.


Le premier, était consacré à un commandant allemand : Von Lettow Vorbeck.

Pendant la Première guerre mondiale, en Afrique, contre les Anglais, il dirigea et commanda des groupes d’askaris qui devinrent légendaires pour leur capacité à se battre et à accomplir des actions de guérilla.

L’homme de ce dessin est l’un d’eux.














Pour le moment, “S.” arrive à la page 52.

Hier, ma mère était avec moi, ici, chez moi. Elle a demandé à voir ce nouveau livre que je suis en train de faire. Je parle de ma mère dans le livre. Du jour où elle est restée sous les bombes des b17 et de l’effet que ces bombes ont eu sur elle et, plus tard, sur sa famille.

J’ai dit non à sa demande. Je lui ai répondu que si elle lisait cette histoire, elle se mettrait à pleurer tout de suite et s’arrêterait en février.

Elle a compris et elle m’a dit : “Je peux au moins voir les pages du bombardement ?”

J’ai accepté.

Ensuite nous n’y avons plus pensé et je l’ai raccompagnée chez elle.


16 octobre 2006

Le silence

13 octobre 2006

Pauvre naif


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11 octobre 2006

"S" 36-39

Je parle constamment de “S.”, des changements de tempo, des différents dessins.
Je ferais mieux de montrer quelques pages pour donner une idée.

Dans ces quatre pages, par exemple, il y a un exemple de saut nidifié. Un modèle sur lequel, en substance, est fondée toute la structure de l’histoire.
Il s’agit de faire un
saut en arrière dans le temps, puis super en avant, puis de revenir au présent.

Les textes en français se trouvent dans les commentaires


10 octobre 2006

Les inférieurs

09 octobre 2006

Pendant ce temps...

J’avance avec “S.”, une page par jour. Une page par jour. Une page par jour. Et après cette histoire, je me mettrai aux pirates ou je ferai une histoire de batman (minuscule), quelque chose de léger, d’insouciant etc. etc., parce que travailler à cette histoire est de plus en plus douloureux à chaque page et, bien sûr, je me passionne et ça vient bien, mais je me donne quand même de sacrés coups de poignard.
Saint Joseph !

07 octobre 2006

On touche pas aux gosses !


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06 octobre 2006

Détail

“S.” se poursuit.

Voici un détail de la page 24.

J’en suis content. C’est l’histoire la plus difficile que j’aie jamais faite.

05 octobre 2006

Quel homme laid

Le roi des Negrones

04 octobre 2006

LOST

Pour fêter le début de la troisième saison de « Lost » aux US…



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03 octobre 2006

"S" 17-19

“S”. est reparti.
Il semble que le syndrome de la
“main morte” soit passé. Espérons.
Voici les pages 17,18 et 19 de l’histoire. La 20
aura une ambiance différente. Il y aura une Ford Taurus bleue et un boxeur qui a été champion d’Europe.

Les textes traduits se trouvent dans les commentaires






















02 octobre 2006

Un cowboy (?!)












Pour le quotidien « La Repubblica », j’ai dessiné un killer sans âme dans le vieux West

Le bateau